Le jeûne peut-il favoriser l’éveil spirituel ?

Le jeûne est une pratique millénaire. Bien qu’elle ait été oubliée, elle revient au goût du jour comme une nouvelle routine de santé.

Aujourd’hui il ne fait plus de doute que le jeûne est bénéfique pour la santé. S’il était nécessaire d’y apporter des preuves, les récents travaux du Dr Ohsumi, prix Nobel de médecine en 2016, ont permis d’expliquer le principe de l’autophagie : Mécanisme de nettoyage cellulaire qui s’enclenche au moment du jeûne et régénère ainsi l’organisme.

En revanche, que peut-on dire des effets du jeûne sur la conscience ?

Le jeûne favoriserait-il l’éveil spirituel ?

Les racines religieuses du jeûne

En dehors du jeûne spontané ou imposé, par la maladie ou par la pénurie, le jeûne a d’abord été pratiqué dans un contexte religieux : On le retrouve en effet dans les trois religions monothéistes.

Le jour qui précède le Yom Kippour, le « Grand Pardon » célébré chez les Juifs, est jeûné. Bien qu’il soit de courte durée, on peut considérer que cette période de repos digestif favorise la clairvoyance : L’énergie non utilisée par la digestion est disponible, et peut être consacrée à la prière.

Dans la religion chrétienne, le Carême est à l’origine une période de dévotion à Dieu de quarante jours, avec une alternance de jours de jeûne et de jours maigres, en référence aux quarante jours de jeûne de Jésus dans le désert.

Le jeûne du Ramadan, quant à lui, s’apparente plutôt à un jeûne intermittent. L’abstention de boire et de manger pendant la journée, du lever au coucher du soleil, offre une pause digestive à l’organisme, évidemment plus longue en été qu’en hiver !

Si l’on peut aussi expliquer ces traditions religieuses par des raisons d’hygiène de santé, elles trouvent leur origine dans les récits de leurs prophètes : Moïse, Jésus et Mahomet ont jeûné, cette pratique s’inscrivant dans leur cheminement spirituel.

Le jeûne est également présent dans le bouddhisme, l’hindouisme, mais également dans certaines voies mystiques. C’est le cas des « respiriens », ces personnes assez rares qui, ayant totalement renoncé à l’eau et à la nourriture, s’alimentent de prana, c’est-à-dire d’énergie vitale universelle. En 2010, un ascète Hindou nommé Prahladbhai Maganlal Jani s’est même soumis à une étude de ce phénomène … qui n’a pas aboutit. Cependant, le doute laisse la place à l’interprétation, et l’on peut aujourd’hui apprendre sur Youtube à se nourrir de lumière… Alors, qu’attendons nous ?

Vivre son jeûne comme une expérience spirituelle

Sans aller jusque là, la pratique d’un jeûne de quelques jours à quelques semaines peut être vécu comme une expérience spirituelle ou transpersonnelle, c’est-à-dire au-delà de la personne et de son individualité.

Faire l’expérience du jeûne nous plonge progressivement dans un état de conscience modifié, où le monde matériel perd de son importance. Chaque expérience est personnelle, unique, et dépend bien entendu de la démarche, de l’intention. Mais on peut dire que le jeûne favoriser l’ouverture à d’autres formes de nourriture, sensibles. On s’ouvre pleinement à la beauté et à la simplicité de la vie.

Au-delà de sa fonction de nettoyage, le jeûne est une voie d’apprentissage du détachement et du lâcher-prise. Pratiqué régulièrement et en pleine conscience, il nourrira certainement une grande liberté intérieure.

En pratique, si l’on a pas l’habitude de jeûner, on préférera réaliser son premier jeûne en groupe. On trouve aujourd’hui de nombreuses propositions d’accompagnement, parmi lesquelles certaines sont associées à des pratiques telles que le yoga ou la méditation, qui favorisent l’ouverture de conscience.

Si l’on sait jeûner, on pourra aussi préférer se retirer au contact de la nature. L’idéal est d’éliminer toutes formes de distractions pour se laisser être en lien avec le vivant, et se relier dans ce moment privilégié, quelque soit notre pratique spirituelle. Bien plus qu’une digital détox, c’est un moment sacré pour soi : on marche, on médite, on dort, on vit simplement.

Le retour à la « normale » peut ainsi être vécu différemment. Et alors, on peut se poser la question : qu’est-ce qui nous nourris véritablement dans la « vraie vie » ?

Cette manière d’expérimenter le jeûne peut être déroutante, mais elle peut aussi nous offrir une magnifique ouverture de conscience, avec son lot de remises en question. Pas de panique ! Rappelez-vous que nous ne sommes pas pressés. Chacun chemine à son rythme, et comme dirait Saint-Exupéry, « l’essentiel est invisible pour les yeux ».

Autres article

Commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez entrer votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici