Chamanisme — Découvrez ses origines et ses bienfaits

Le chamanisme : définition et origines

Le chamanisme est le fruit d’une culture ancestrale. Il serait apparu il y a bien longtemps, lorsque la survie de l’Homme dépendait de manière très étroite de la Nature. L’Homme apprend alors à observer son environnement et se lie aux différentes énergies. Certains anthropologues avancent l’idée que le chamanisme serait aussi vieux que l’humanité. L’être humain aurait évolué avec un ensemble de pratiques rituelles lui permettant, par diverses techniques, d’établir des connexions avec le monde des esprits. Pour le moment, aucune preuve ne permet d’affirmer que les peuples chasseurs-cueilleurs du paléolithique étaient chamanistes, bien que certains éléments puissent le laisser penser.

D’où provient le mot « chamane » ?

Le mot chamane nous vient de la langue toungouse, issue de la branche toungouso-mandchoue de la famille altaïque, en Sibérie. Le terme est apparu en Occident vers 1675, suite à un récit d’un prêtre orthodoxe exilé en Sibérie.

Le chamanisme est-il apparu ailleurs qu’en Sibérie ?

Certains soutiennent l’idée que le chamanisme est directement issu des peuples chasseurs-pêcheurs-cueilleurs sibériens, et qu’il s’est déployé, au travers des contacts et des migrations, vers l’Arctique, la Laponie, l’Asie, l’Océanie et l’Amérique. Le chamanisme semblerait pratiquement absent d’Afrique. D’autres avancent l’idée que le chamanisme est un produit typique du mode de vie de chasse en forêt. Il serait apparu indépendamment dans plusieurs régions du monde. La deuxième thèse semblerait être la plus probable. 

Qu’est-ce qu’un chamane ?

Les chamanes étaient et sont encore les gardiens du savoir et du sacré. Ils ont précédé l’arrivée de l’écriture, des religions monothéistes et de la science moderne. Le chamane a toujours tenu un rôle social très important. Les chamanes sont les personnes qui soignent, les guérisseuses et guérisseurs des sociétés traditionnelles. Ils maintiennent l’équilibre spirituel, environnemental et social d’une communauté.

Dans le chamanisme, l’Homme se pense très proche de l’animal et vit le monde comme un ballet d’âmes et d’esprits. Un chamane est très en contact avec la Nature.

Les chamanes sont en capacité d’effectuer des voyages chamaniques et ainsi, de faire voyager leurs âmes. Lors d’un voyage chamanique, les chamanes rentrent en contact avec des êtres spirituels, aussi appelés « esprits » ou « alliés ». Ces derniers peuvent prendre la forme d’animaux, d’ancêtres personnels ou mythologiques (guides spirituels). Ces alliés d’une autre réalité transmettent force et connaissance grâce auxquelles le chamane peut effectuer un travail de guérison pour lui-même, pour d’autres et pour le monde environnant. Le travail de guérison d’un chamane est à la fois spirituel et physique. Il est capable d’accompagner une personne à récupérer des bouts d’âmes perdues ou de stopper des intrusions énergétiques qui peuvent créer des problèmes ou un mal de vivre chez une personne.

Les rituels chamaniques permettent d’atteindre un état de conscience modifiée. Pour entrer dans cet état de conscience modifiée et pouvoir effectuer un voyage chamanique, les chamanes utilisent, selon les cultures, le chant, la danse, le son percussif du tambour et les plantes sacrées. Par exemple, les chamanes d’Amazonie utilisent une potion à base d’ayahuasca, « la liane de l’âme ». Ces outils leur permettent de s’extraire de la réalité « ordinaire ».

Certains éléments différencient les chamanes des praticiens et praticiennes d’autres traditions spirituelles et religieuses :
  • La plupart du temps, les chamanes établissent un contact direct avec les esprits.
  • Ils ont un contrôle strict sur un ou plusieurs esprits. Le chamane décide si l’esprit peut ou ne peut pas usurper sa conscience.
  • Ils sont capables d’entrer dans un état de conscience modifiée et de choisir quand y entrer et quand en sortir.
  • Leurs préoccupations concernent les éléments « matériels » du monde. Ils ne cherchent pas à atteindre un état d’illumination.

L’essor du chamanisme en Occident

Les premiers missionnaires et les explorateurs partis en Sibérie ont été surpris par les comportements d’imitation animale des chamanes et des participants aux rituels. Les explorateurs partis en Amérique, ont réagi de la même manière en découvrant les sociétés chamanistes. Jusqu’au milieu du 20e siècle, un chamane était considéré comme un malade mental par les Églises et les spécialistes occidentaux.

Puis, dans les années 60, un courant anthropologique a porté son attention sur les chamanes. Plusieurs anthropologues ont choisi de s’intéresser réellement aux pratiques et aux récits des chamanes. De jeunes anthropologues américains se sont rendus en Amérique centrale et du Sud. Ils choisirent de participer aux cérémonies chamaniques et de consommer les plantes sacrées, ce qui allait à l’encontre d’une approche strictement scientifique et anthropologique. En effet, un anthropologue, dans les habitudes intellectuelles occidentales, est là pour observer, comprendre, sans participer directement. C’est ce qu’on appelle le principe de « non-ingérence ». C’est pourquoi participer à la « folie » des chamans paraissait complètement aberrant ! Néanmoins, c’est ce qui permit à ces anthropologues d’amorcer un changement d’attitude à l’égard du chamanisme.

Depuis quelques années, le chamanisme retrouve une place en Occident.

Un premier élément déterminant dans la réhabilitation du chamanisme est la possibilité de pratiquer des rituels chamaniques avec le tambour. En effet, le tambour n’est pas une drogue et n’est pas illégal, comme le sont la plupart des plantes psychotropes.

Michael Harner fait partie des anthropologues qui ont participé au « retour » du chamanisme en Occident. En créant le Center for Shamanic Studies en 1979 ainsi qu’une école, il a permis l’émergence d’une forme de chamanisme moderne (core shamanism) adaptée au contexte occidental. Il a aussi créé une école qui est née de l’idée que dans toutes les cultures du monde, il existe une partie de la population qui a des capacités chamaniques. En Occident, les capacités chamaniques des individus restent souvent latentes. L’approche chamanique n’est pas ancrée dans nos habitudes culturelles, à tel point que beaucoup croient qu’il est impossible de pratiquer le chamanisme en Occident.

Qu’est-ce que le chamanisme fondamental ?

Le core-shamanism ou chamanisme fondamental, est la cosmologie et l’ensemble des techniques chamaniques pratiques. Ces dernières sont tirées des caractéristiques universelles de pratiques chamaniques du monde entier, indépendamment des caractéristiques culturelles. Le chamanisme fondamental est plus aisément saisissable par les Occidentaux et s’adapte plus facilement à nos vies modernes.

À quoi sert un soin chamanique ?

Recevoir un soin chamanique est un moyen d’obtenir, pendant un bref instant, une vision extrêmement claire de soi-même, de sa vie et du monde. Un soin est un chemin pour sentir qui l’on est dans son cœur, au-delà de nos programmations et de nos conditionnements. Il ouvre la voie pour mieux comprendre le rôle que vous avez à jouer dans la vie.

Décider de faire des soins chamaniques, c’est aussi décider de prendre l’entière responsabilité de sa vie, de retrouver le pouvoir sur soi-même. C’est un moyen de transformer son existence en reprenant le pouvoir sur son corps et sur sa vie. 

Les soins chamaniques permettent de :

  • Guérir les traumas,
  • Récupérer de l’énergie perdue,
  • Faire le deuil d’événements passés,
  • Libérer des peurs, des blocages, du stress,
  • Arrêter les répétitions d’événements négatifs,
  • Résoudre des problématiques transgénérationnelles (lignées familiales) et karmiques (anciennes vies).

Comment se déroule un soin chamanique ?

Tout soin chamanique commence par une petite discussion pour faire connaissance. L’objectif n’est pas d’expliquer en détail sa problématique : un chaman n’est ni un psychothérapeute ni un confident, il est là pour vous aider sur la voie de la guérison.

Puis, le praticien vous invitera à vous allonger confortablement, à vous détendre puis à vous laisser porter par le voyage. C’est le chaman, qui à l’aide d’un tambour, d’un hochet ou du chant, ira se connecter au monde invisible pour convoquer vos capacités d’autoguérison. Pendant le voyage chamanique, le praticien se connectera à votre animal totem, qui le guidera vers l’origine de vos maux. Avec l’aide des esprits, des éléments, de la Terre et des animaux totems, il travaillera sur votre problématique.

Selon les praticiens, différents types de soins peuvent être proposés, par exemple :
  • Rencontre avec votre esprit allié/animal de pouvoir, qui peut vous aider dans votre problématique du moment
  • Terminer ou récupérer des informations dans un rêve
  • Effectuer un voyage chamanique pour aller à la recherche d’informations pouvant vous aider à prendre une décision
  • Accompagner un proche dans la mort ou se préparer au départ d’une personne de notre réalité
  • Récupérer une partie de notre âme qui s’est fragmentée suite à un traumatisme, un accident, un conflit ou à des émotions fortes
  • Déparasiter notre âme, lorsqu’une partie de notre âme est parasitée par la connexion positive ou négative avec une autre personne
  • Extraire des esprits ou des énergies non bénéfiques pour notre corps et notre âme. Cela peut être l’esprit d’une maladie, l’esprit d’une addiction, l’esprit de quelque chose de passé qui nous hante, l’esprit d’une personne qui nous squatte.

Un soin chamanique est une approche globale de la personne, qui permet de guérir le symptôme et la blessure à l’origine du symptôme. Ces soins sont complémentaires à un suivi médical et à d’autres thérapies. Il est important de trouver un praticien en chamanisme de confiance, qui souhaite réellement votre guérison.

Depuis les premières sociétés traditionnelles jusqu’à aujourd’hui, le chamanisme nous apprend à nous connecter à notre intuition, à communiquer avec une autre réalité et à construire une juste relation à la Nature. Alors, allez-vous participer à l’essor du chamanisme en Occident ?

Pour aller plus loin, un livre instructif :

LAMBERT, Yves. La naissance des religions: De la préhistoire aux religions universalistes. Armand Colin, 2007.

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