Le Tantra Yoga - Audrey Yoga du coeur


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Voici les services de Audrey :

Le "Tantra", une pratique encore peu connue, qui réunit pourtant de plus en plus d'adeptes. Souvent résumé à la sexualité, il est pourtant bien plus que cela. Il est un incroyable outil de connaissance de soi, de son partenaire, et permets une véritable expansion de conscience pour ceux qui décide de se prêter au jeu. Et si le Tantra était le nouveau "yoga" des temps modernes ? Grâce à Audrey, nous allons nous plonger le temps d'une interview dans les coulisses de la pratique et de la philosophie tantrique.

Retranscription texte de la vidéo : 

Lisa : Le tantra, on n’en entend pas encore beaucoup parler dans la sphère spirituelle et pourtant, je trouve que c'est vraiment un outil extraordinaire de connexion à soi et d’expansion de conscience.

Pour ceux qui ne connaissent pas du tout le tantra yoga, est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce que c’est ?

Audrey : Alors, expansion de conscience c’est un mot qui correspond bien au Tantra Yoga, puisque dans cette pratique, on va essayer de se rappeler qui on est vraiment, de rentrer dans notre entièreté, et du coup, de se relier au cosmos. Le tantra yoga invite vraiment à ça. On parle aussi de la danse de Shiva et Shakti. Elle invite vraiment à accepter entièrement qui nous sommes, et nous avons souvent plein de freins, qui sont beaucoup émotionnels, et qui nous empêchent d'accéder à qui nous sommes vraiment. 

La méditation permet de rentrer un peu là-dedans. Parfois, ça marche, parfois ça ne marche pas. Donc, c'est vraiment un chemin. Ce n'est pas du tout quelque chose... sauf pour les éveillés que je ne suis pas! Mais voilà, c'est un chemin qui permet en tout cas de vivre des expériences qui nous font nous rappeler qui on est vraiment. Et on parle souvent aussi du tantra, dans le sens de relier la sensualité à la spiritualité. C'est aussi une invitation, dans un sens où on va être beaucoup plus dans le moment présent, dans la matière, dans la conscience de notre corps. On va vraiment souhaiter incarner cette spiritualité dans le corps, et donc prendre soin de ce qu'on appelle notre temple intérieur. 

C'est un yoga millénaire, qui nécessite beaucoup de pratique, et qui n'est pas forcément simple. Mais dans le tantra, tout est un peu contradictoire parce qu'à la fois, c'est très simple et en même temps, c'est très compliqué. Finalement, c'est souvent très simple quand on ne veut pas aller dans la pratique, et quand on veut y aller, il y a le mécanisme du mental ou de l'ego qui peut reprendre le dessus, et qui fait que parfois, ça peut être un peu difficile. Mais ce qui est génial aussi dans le tantra, c'est que tout est toujours parfait, donc, il n'y a pas de recherche absolue. Si on n'y arrive pas, c'est très bien et c'est génial. Et on sait que c'est là, de toute façon, que ça existe quelque part. Donc, ça ouvre déjà une autre conscience de la vie.

Lisa : Avec la pratique, est-ce que l’on arrive toujours à atteindre cet état “final” du tantra, cette expansion de conscience, ou il y a des gens qui ont beau pratiquer et pratiquer, mais qui n’arrivent jamais à l'atteindre ?

Audrey : Je pense qu’il y a deux cas de figure, il y a des personnes qui me contactent parce qu'ils ont déjà vécu des expériences et donc ils souhaitent retrouver cette expérience et ils ne savent pas comment s'y prendre.

Donc, ça m'est arrivé, le cas de figure de la personne qui l'a vécu seul et le cas de figure de la personne qui l'a vécu dans le cadre d'un couple ou d'une expérience sexuelle. 

Et puis les personnes qui ne connaissent pas du tout, en général, ça arrive aussi, et la c’est souvent une demande de la femme qui, elle, sait qu'il y a quelque chose, mais ne sait pas comment y arriver. Par contre, elle a cette profonde intuition qui a ce truc-là quelque part, mais elle ne sait pas forcément comment y accéder. Donc, elle veut rentrer dans son féminin divin, son féminin sacré, pour retrouver cette connexion à cette énergie et voir comment pouvoir la faire avancer.

Lisa : Et alors d’après toi, c’est plutôt la femme qui va entreprendre cette démarche ?

Audrey : Il y a vraiment les deux cas. Soit ce sont des couples directement et souvent, effectivement, c'est la femme qui est à l'origine de la demande. Mais j'ai eu aussi des cas où ce sont des hommes qui étaient à l'origine de la demande, pour ce qui est des couples. Quand c'est l'homme, ce que j'ai pu remarquer, c'est que ce sont des hommes qui sont déjà vraiment pleinement ancrés dans leur énergie féminine, qui l'ont vraiment accepté, qui ont vraiment accueilli leurs émotions et qui ont envie d'aider leur compagne à aller vers ça. Il y a vraiment plein de cas différents, il n'y en a vraiment pas un pareil que l'autre. 

J’étais avec quelqu'un ce matin, qui avait des douleurs au niveau du sacrum. Je l’ai donc invité à refaire circuler l'énergie, pour pouvoir apaiser ses douleurs. 

Le sacrum, c'est sacré, donc il y avait quelque chose qui voulait être remis en place, se remettre en ordre. Et donc la dans ce cas précis, ce n'était pas un couple. Je m'occupe aussi des personnes seules. Cette personne-là par exemple, a souhaité un massage. 

Par contre, on parle souvent de massage tantrique. Dans ma pratique, je réserve vraiment le tantra aux couples et sans nudité. Je ne fais pas de massage tantrique comme on en entend souvent parler, ou le massage ou le corps est intégralement massé. Ce qui est très beau, c'est magnifique, mais pour moi, quand ce n’est pas utile, je ne le fais pas. L'intimité, c'est quand même précieux. Ça a été sacrément endommagé souvent et je trouve que c'est important surtout de mettre de la réparation dessus. 

Pour les couples, je trouve ça génial qu'ils puissent le vivre. Quand je transmets ce type de massage, ils sont habillés et je le transmets par mes propres outils, que ce soit des sculptures ou surtout par le verbe, finalement, c'est ma voix qui guide beaucoup. 

Ça fonctionne très bien comme ça et je donne vraiment des indications sur le toucher, je les fais expérimenter et du coup, quand je vois qu'ils y sont, je sais qu'ils ont compris la logique tantrique. C'est ça que je cherche à trouver, et ça amène souvent beaucoup de larmes parce que c'est vraiment un toucher que les gens n'ont pas connu jusqu'à présent. Donc, c'est très chouette de transmettre ça. 

Et effectivement, après, pour les personnes qui veulent être massées comme cette femme dont je vous parle, je ne lui ai absolument pas massé la zone intime. Parce que même si c'est la zone du sacré qui était en recherche de réparation, ça se fait autrement. Vu que l’on contacte l'énergie de l'intérieur, on n'a pas besoin d'aller au contact. On contacte la Kundalini si on a envie, ou on contacte les chakras d’une autre façon. Il n’y a pas besoin d’aller rentrer dans ce toucher-là, que je trouve important a réserver pour le couple. 

Mais bon, ça, c'est chacun son chemin. Chacun va avoir sa façon de faire son Tantra. Chacun voit en fonction de son chemin et de toute façon, je pense que toutes les personnes qui font du tantra sont à leur place dans ce qu'elles transmettent, mais en tout cas, ce n'est pas ma couleur à moi.

Lisa : Donc il y a le tantra général. Et ensuite, dans le Tantra, il y a le Tantra yoga, le massage tantrique, la respiration tantrique, la méditation tantrique…. Quelle est la différence entre toutes ces pratiques? Vers quoi se tourner? Ou est-ce qu’il faut juste mixer un peu toutes ces pratiques ?

Audrey : C'est un tout. En fait, ce sont juste des outils.

La respiration, elle, va être vraiment présente en permanence puisqu'on va de toute façon se relier vraiment à soi pour pouvoir ensuite se relier à l'autre. Donc sans respirer, c'est quand même plus compliqué d'être pleinement présent.

Ça nécessite quand même d'avoir bien en tête que la personne la plus précieuse au monde, c'est soi, c'est juste moi, comme pour toi, c'est juste toi, et qu'après le reste, c'est du bonus. Du coup, quand on a ça en tête et que l’on sait l’incarner véritablement, effectivement, ces outils-là, on ne va pas forcément tous les utiliser. Il y a des personnes qui font du tantra, et qui peuvent ne pas du tout développer le massage. 

C’est ce que j'aime beaucoup dans l'idée de surtout pratiquer ce yoga, c'est qu'à la base, c'est une pratique de soi, à soi ou quand on est pleinement avec soi, dans cette ouverture, finalement, on est déjà dans un tel état de bien-être, de plénitude qu'on n'a pas forcément besoin de l'autre. Mais par contre, il se trouve que vu qu'on est dans cet état d'ouverture et d'amour et d'accueil de la vie, les choses viennent à nous. 

Encore une fois, je le réserve à mon couple et aux couples ou, effectivement, je le transmets aux femmes d'une autre façon. Mais il y a des personnes qui vont effectivement choisir de vivre leur tantra avec d'autres personnes qui méditent, par exemple. Ça peut être des personnes qui ont eu une forme d'éveil un jour, ou qui n’ont peut-être jamais médité. C’est ça qui est assez surprenant dans tout ça. Moi, j'ai été surprise. En tout cas les premières fois ou j'ai découvert que finalement, il y a des personnes qui n'ont jamais médité, et qui ont eu un éveil de kundalini. Donc en fait, y'a vraiment pas de règles. C'est vraiment la vie qui décide. C'est comme dans la vie, on ne sait jamais ce qui va se passer. C'est pareil avec le tantra. De ce fait, j'aime bien comparer le tantra a la vie, parce que pour moi, ce qui se passe, c'est magique. 

Lisa : Alors est-ce que l’on peut dire qu’il y a des outils de pratique du tantra, mais que le tantra en lui même, c’est juste une philosophie ?

Audrey : Oui, pour moi le tantra, c'est vraiment une philosophie, une philosophie de vie, où on va se rappeler qu'en fait, on est pure joie à la base. Et on va essayer de vraiment se reconnecter à cette énergie. Pour beaucoup de gens, c’est cette énergie, cette impulsion de vie qu'on a eue enfants et on va pouvoir juste rester dans cet état là, en étant bien sûr quelqu'un d'autre, qui a maintenant une sexualité, etc. Mais juste vraiment se rappeler de ça. 

Donc, c'est une philosophie qui invite à être avant tout fidèle à soi. Finalement, il n'y a pas de règle non plus. Moi j’ai fais le choix de m'occuper des couples ou des femmes, mais il y a dans le tantra des personnes qui sont dans le polyamour, et c'est leur choix, c'est très bien. En fait, vu que l’on va être en amour pour tous, on peut juste être en amour par la contemplation et finalement, ne pas avoir forcément une vie de couple et être juste parfaitement OK et vraiment bien avec ça. C'est vraiment être fidèle à soi.

Ce que je veux au fond de moi, ce qui est bon pour moi, qui va venir à moi. Ce que mon âme veut en fait, plus que ce que moi je veux. C’est tout ça, qui va décider de comment ça va se passer.

Lisa : Tu proposes un accompagnement pour les couples en visio conférence et une formation à la philosophie tantrique. Est-ce que tu pourrais nous expliquer la différence entre les deux ? Et pourquoi se tourner plus vers l’un que vers l’autre ?

Audrey : Tout ce qui est méditation pour couples, effectivement, ça va être réservé aux couples. Ça va leur permettre de découvrir des pratiques en étant vraiment en sécurité en les faisant. Puisque vu qu'on va s'ouvrir à un espace plus grand que soi, j'ai créé ces méditations avec des ondes vibratoires spécifiques qui permettent vraiment aux personnes de faire cette pratique en étant guidé sans que j'ai besoin d'être là et en étant vraiment dans un cadre sécurisé que je pose normalement en présentiel. Donc après, je peux aussi faire des accompagnements par Skype en direct, mais ce n’est pas forcément nécessaire, même pour les couples. C'est quand même hyper important de garder ce contact direct avec les gens. En tout cas, disons que ça permet d'avoir quelque chose d'accessible à vie pour soi, quand on a envie d'y revenir. Et c'est vrai que souvent, quand je m'occupe des couples, ils me disent on aimerait bien t’avoir à la maison pour avoir ta voix avec nous!

Donc, en tout cas, dans un premier temps, ça permet quand même de gagner en autonomie et d'être tranquille jusqu'à ce qu'il y est sans doute même plus besoin de mes audios, une fois que les gens y sont habitués. Et ça, c'est chouette aussi.

Et l'accompagnement que je propose en direct, c'est plus l'enseignement sur les principes du tantra. Comment on va se “comporter”. Enfin, comportez, c'est un mot un peu fort. Mais plutôt, comment je me place par rapport au monde, comment je me place par rapport à l'univers, comment je pratique finalement mon tantra yoga au quotidien. Comment je peux juste voir quelle est la logique tantrique qui est complètement inverse à tout ce qu'on nous a transmis. Et comment cette logique tantrique va nous permettre de nous conditionner et de revenir à notre être véritable.

C'est un peu ça l'idée. Il y un des principes du tantra par exemple qui est que finalement, souvent, on veut aller vers les choses… Comment dire… Ok, je vais te donner un exemple : 

Je veux boire un café, je me sers une tasse de café. Et puisque je le veux, je vais le boire. Et dans le tantra, on va partir du principe que c'est la vie qui nous désire. Donc si c'est la vie qui nous désire, on va jouer avec ça. Et on va par exemple se dire que finalement, c'est mon café qui me désire. Et ce n'est pas moi qui veux boire mon café, mais c’est lui qui vient à moi, puisque la vie m'offre en permanence des cadeaux. Donc, on est dans cet état d'ouverture et finalement, de mon point de vue, c'est quand même assez vrai. Parce que finalement, est-ce que j'ai choisi d'être sur terre? Non, mais mon âme, elle, a décidé de descendre. Et il se trouve que maintenant, je suis là. Donc je trouve que ça remet quelque chose qui me semble plus de l'ordre du vrai dans la relation. Et donc, ce café, forcément, en ayant ça en tête, je ne vais pas du tout le boire de la même façon. Parce que s'il me désire, et que ce n'est pas moi qui ai envie de le boire, il devient extrêmement précieux et je tombe en amour pour lui quand je le bois et je le laisse venir à moi, et c'est complètement un autre rapport qui se met en place. 

C'est ce rapport-là qu'on va chercher à avoir avec soi, avec les autres et avec le monde. Et bien sûr, aussi en couple. Mais finalement, c'est un rapport qu'on peut avoir avec tout le monde. C'est pour ça que je disais que ce n'est pas limité au couple du tout pour moi. L'intérêt pour les couples, c'est qu'après, ils vont aussi pouvoir avoir une sexualité différente. C'est juste le “truc en plus”. 

Lisa : Donc l'avantage, le bienfait du tantra, c'est vraiment d’avoir une sexualité plus épanouie, plus en conscience ?

Audrey : Oui et aussi avoir un autre rapport dans son couple. Chez les couples, on voit souvent un rapport de dépendance affective. Avec le tantra, on va vraiment chercher à réaliser que l’on est déjà complet, soi, et que du coup, l’autre, c’est vraiment, comme je disais tout à l'heure, la cerise sur le gâteau. L’autre est aussi complet. Et on est juste deux êtres complets qui se rencontrent. Et du coup, c’est génial quand on se voit et quand on ne voit pas, c'est génial aussi. Et c'est génial quand l'autre est content et quand l'autre n’est pas content, on sait qu'il va gérer son émotion et qu'il est juste en train de vivre un processus que la vie lui propose. Donc, il y a plus de crispations. Ça amène vraiment de la sérénité et un état de détente.

Lisa : Et du coup, le tantra, c'est aussi quelque chose que l’on peut pratiquer seul, que l’on soit un homme ou une femme ? 

Audrey : Donc là, c'est vraiment ce que je propose dans mon service d’approche à la philosophie tantrique. C'est là où on va voir comment on peut le pratiquer seul au quotidien, sachant qu'encore une fois, si on n'y est pas, ce n'est pas grave. C'est juste qu'on y est pas. Mais quand on y est, on sait que c'est des moments qu'on va vouloir renouveler. Alors au début, ça m'a demandé de pratiquer un peu parce que ça ne va pas être spontané comme ça. C'est pour ça que c'est bien d'être accompagné. Mais après, en pratiquant un peu, les moments vont s'installer. Et comme c'est des moments où on se sent tellement bien, on va forcément vouloir les renouveler.

Lisa : Et donc, dans cette formation à la philosophie tantrique, tu donnes un peu les clés sur comment pratiquer le tantra en toute autonomie dans notre vie, au quotidien, c’est ça ?

Audrey : Oui, voilà, je transmets les principes comme celui dont je parlais tout à l'heure avec cet exemple de la tasse de café. Et je transmets les autres principes qui existent dans la philosophie tantrique. Je dis principe, mais, c'est en réalité plus un “état”, c’est difficile de mettre des mots dessus. De mon point de vue, pratiquer le Tantra yoga à distance, c’est compliqué. En tout cas, pour l'instant, je n'ai pas trouvé une façon de le faire qui me convienne. Mais effectivement, ça demande vraiment du temps de pratique, et déjà de comprendre les principes et faire des micro pratiques, ça va déjà être super efficace dans le mouvement que ça met à l'esprit, comment on va voir la vie différemment et comment les choses vont se présentaient à nous différemment?

Et l’ouverture de conscience elle va être là aussi. C'est juste que ça va être plus compliqué de faire une pratique de tantra yoga comme ça, à distance. Mais en tout cas, c'est déjà super important et d'autant plus, de mon point de vue, je pense qu'il y a encore 30 ans, les gens pratiquaient peu le Yoga, ils ne connaissaient pas bien, c'était un peu perçu comme quelque chose de bizarre. Et une trentaine d'années plus tard, tout le monde en fait ou tout le monde veut en faire. J'ai un peu l'idée que ça va être la même chose pour le tantra, que les gens commencent à comprendre qu'il y a quelque chose, la, qu'on n'a pas encore perçu et que d'ici peu, ce sera beaucoup plus répandu.

Lisa : Ce n'est pas encore trop sur le devant de la scène, c’est vrai, mais ça le devient de plus en plus. On en parle pour le moment pas autant qu’on ne le devrait en tout cas, c'est sûr! 

Audrey : Oui, les gens cherchent à se relier différemment. On voit bien qu'il y a beaucoup de questionnements sur la relation amoureuse.

Lisa : On assimile aussi beaucoup le tantra à la sexualité. Toi, tu as une approche un peu différente, c’est ça ? Le tantra aide à la sexualité, oui, mais c'est beaucoup plus large et c'est vraiment une philosophie de vie en dehors de sa vie sexuelle, c’est ça ?

Audrey : Tout à fait. Après, c'est vrai que des personnes qui ont eu des blessures à ce niveau-là, ça va vraiment être ce qu'il faut qu'elles fassent pour aller mieux. C'est clair que c'est très réparateur, c'est très guérisseur. Et on sait bien que les femmes , dans tout ce qui est féminin sacré, ont vraiment ce besoin-là. 

Après moi, je suis juste vigilante dans le sens ou je pense que les hommes sont aussi très blessés dans l'accueil de leurs émotions, avec tout ce qu'on dit, qu'ils doivent être forts, etc. J'essaie d'être vigilante là- dessus, parce que je vois bien cette montée du mouvement féminin, qui est hyper important, mais je pense qu'il ne faut vraiment pas oublier que de l'autre côté, il y a eu aussi finalement cette énergie féminine (quand je parle d’énergie féminine, je parle de l'énergie qui est à l'intérieur de nous), qui a été mise à mal des deux côtés. C'est juste que c'est vraiment le principe féminin qui va amener au changement. Donc c'est vraiment en recontactant cette énergie-là qu'on va pouvoir matérialiser autre chose sur Terre. Et c'est vrai que ce n'est pas étonnant qu'il y est tous ces mouvements, auxquels j'adhère complètement, du féminin divin, que je pratique aussi. Mais j'ai vraiment envie qu'on n'oublie pas que les hommes, ils ont aussi besoin d'être guidés. C'est juste ça. Donc, plus les femmes vont être axées dans leur énergie féminine, plus ça va pouvoir aider l'homme a aussi avancé.

Lisa : Est ce que le tantra permet justement de retrouver un peu un équilibre entre ces deux parties, le masculin sacré et le féminin sacré ? En soi, et dans son couple ?

Audrey : Oui, c’est ça. On va déjà chercher à le retrouver en soi. Ça demande des temps de respiration, ça demande des temps de silence, d'intégration. C'est déconseillé dans le tantra d'aller vite. Ce n’est pas comme ça que ça va pouvoir être facilité. C'est vraiment un chemin, c'est vraiment un cheminement, et c'est plus facilement accessible aux personnes qui sont déjà dans cette énergie Yin, cette énergie douce et lente, et donc, pour les hommes, il faut déjà qu'ils apprennent à ralentir, à respirer. C'est un autre chemin qui va se présenter pour eux, mais ils en sont complètement capables.

Lisa : Et toi, par exemple, personnellement, qu'est-ce que ça t'a apporté le tantra ? 

Audrey : Pour moi, ça a été un changement de vie énorme. J'ai rencontré mon enseignant qui vit aux Seychelles en 2012 et j'ai vécu des expériences au niveau subtil, très, très fortes. Il m'a accompagné pendant 6 mois à distance, quasiment tous les jours. C’était déjà à distance, c'est drôle. Il y a quelque temps, j'étais assez discrète là-dessus parce que je me disais qu'on allait me prendre pour une dingue, mais en fait, je crois qu'avec ce qu’il se passe, et ce que les gens vivent en ce moment, ils commencent à comprendre comment ça marche, que l'énergie est partout, elle peut vraiment tout traverser. Il n'y a pas de distance, il n'y a pas de temps. 

Ça fait maintenant 10 ans que j’ai été introduite au tantra, ça m'a vraiment bluffé, complètement. Je ne savais pas que c'était possible. Donc ça m'a fait complètement changer. On peut parler de “saut quantique”. Ça m'a vraiment complètement ouvert tout un champ de perception énorme et donc complètement une nouvelle compréhension du monde, une nouvelle compréhension des relations humaines, une nouvelle compréhension aussi de mon rôle.

Clairement, car avant ça je n’avais pas trop compris la vie, pourquoi j’étais là, qu’est ce que je faisais là. Donc oui, ça a été vraiment une ouverture, et c'est pour ça que j'ai à coeur de transmettre ça et mon enseignant m'a demandé de le transmettre à la fin de notre cheminement ensemble. Voilà, j'ai mis le temps pour vraiment trouver comment faire, j'ai moi-même ensuite suivi plein d'autres enseignements, toujours dans ce sens-là, évidemment. Et je sais qu'il est là pour moi si un jour j'ai besoin. C'est vrai que c'est des rencontres fortes dans le tantra, comme dans tout autre renseignement. C'est quelque chose qui marque une vie.

Lisa : Si certaines personnes veulent s'initier au Tantra, et inclure un peu de tantra dans leur vie quotidienne, est-ce que tu as des exercices, des pratiques ou des conseils, que ce soit seul ou en couple ?

Audrey : Alors déjà, tout simplement la base des bases, mais qui n’est souvent pas la, c’est tout simplement de respirer, de respirer plus souvent, seul... ce sont des choses simples, mais qui sont vraiment des bases de vraiment être en conscience de son corps, de comment je suis assise, est-ce que j’ai conscience de ou son mes pieds quand je suis en train de parler, est-ce que j’ai conscience de tout mon corps, est-ce que j'ai conscience du bruit autour de moi, est-ce que j'ai conscience de comment est ma respiration sans forcément vouloir la changer, juste constater comment elle est ? Plutôt saccadée plutôt lente? Et juste, déjà ça, c'est énorme et c'est pour ça que souvent, c'est la base. Même, avant toutes les différentes postures qu'on peut faire dans le Tantra yoga, c'est vraiment important de revenir à cette source. Il y a d’ailleurs plein d'autres façons de faire qui reviennent aussi a ça, mais il y a peut être la dimension en plus qu'il y a dans d'autres pratiques comme ça. On va avoir peut-être tendance plus naturellement à venir en contact avec son corps. En tout cas, toucher son bras ou vraiment ce geste, c'est une façon de se donner de l'amour à soi, et donc ça permet aussi d'être vraiment en conscience de comment on est, est-ce qu'on avait conscience qu'on était aussi grand que ça? Parfois, je vois quand je fais des massages, ça arrive aux gens de me dire : mais qu'est-ce que je suis grande! Beaucoup plus que ce que j'imaginais! Et du coup, c'est vraiment avoir cette perception juste de son corps. Et cette simple pratique va pouvoir mener à ça et ça amène une tranquillité. Ça demande forcément de faire une chose à la fois. Mais finalement, quand on fait une chose à la fois, forcément, on va s’ouvrir à bien plus, puisque si je suis pleinement avec moi, finalement, je vais être plus facilement avec tout. Et de la même façon, je vais être, pour cette raison là, beaucoup plus présent. 

S'il y a un objet qui m'échappe des mains, je vais le récupérer tout de suite parce que même si j'étais dans une grande tranquillité et une grande lenteur dans cette conscience, finalement, je suis beaucoup plus là, donc j’ai beaucoup plus facilement les gestes qui vont venir. Je reste dans ma présence en fait.

Lisa : Ok, donc pratiquer la pleine conscience et particulièrement le toucher. Le toucher de son corps et si l’on a un partenaire, le toucher du corps de son partenaire. 

Audrey : C'est une idée, oui. Mais effectivement, si on a du mal à y arriver, je pense que de se replacer dans le toucher va permettre d'y arriver plus facilement.

Lisa : Est-ce qu’il y a des exercices que l'on peut faire, comme la méditation, qui est un exercice par exemple. Est ce qu'il y a des exercices tantriques qui peuvent être faits en autonomie ?

Audrey : Oui, alors là, ce qui est important à savoir, en tout cas pour faire les choses bien, en pratiquant seul, et c’est d’ailleurs pour ça que dans ce que je propose, j'ai inclus des ondes vibratoires pour les gens qui voudraient pratiquer seul. C'est juste une “précaution” à prendre, mais qui est une évidence dans le tantra, mais qui ne l'est pas forcément pour tout le monde. Pour les gens qui démarrent, c'est qu'on va se placer vraiment dans la bienveillance vis-à-vis de l'autre, dans le respect de soi, dans le respect de l'autre, dans le non-jugement de soi et dans le non-jugement de l'autre.

On sait qu'on veut tout ça, mais parfois, ça va être difficile pour des couples d'y être en fonction de ce qu'ils ont vécu avant, de leur histoire de couple ou plein de choses.

Il y a aussi comme principe la non-monopolisation de la parole. On va chercher en fait, cet équilibre entre le Yin et le yang. Dans la logique du couple, je précise. 

Et puis aussi que le couple, sache qu’il y a un vrai rapport de confiance dans le couple, qu’il y a une forme de discrétion et de confidentialité dans les échanges qu'il va y avoir parce que ça vient vraiment nourrir l'intimité, c'est cette intimité émotionnelle qui peut permettre, après une intimité des corps aussi. C'est pour ça que ça va se vivre différemment au niveau de la sexualité aussi. 

Quand ces principes-là sont vraiment clairement actés par chacun, vraiment même verbalisés, que l'un et l'autre sont dans cette logique là, alors oui, on peut faire des expériences. Une expérience de base qui n'est d'ailleurs pas réservée qu’aux couples, c’est de tout simplement se regarder dans les yeux. Et souvent, je vois des couples qui ont du mal à comprendre que ce n'est pas se regarder dans les yeux en voulant quelque chose de l'autre et quand il y a un sentiment amoureux, souvent, il y a cette espèce de séduction, cette envie de l'autre qui reprend le dessus sur le regard que je propose, qui est plus un regard contemplatif, un regard, quelque part vide, un regard de “je me pose là, je suis pleinement avec moi, je suis pleinement dans ma respiration, pleinement consciente de ma posture où je suis, comment je suis”. Et je laisse même venir des émotions s'il y en a, déjà pour moi, de moi à moi.

Et quand l'autre, je le regarde, je laisse venir ce qui vient et c'est génial qu'il y ait des éclats de rire qui se manifestent. C'est génial aussi s'il y a des larmes. Quoi qu'il advienne, ce sera toujours parfait et ce ne sera jamais la même chose dans cette pratique-là. L'idée de cette pratique, c'est de la faire au moins trois minutes, yeux dans les yeux.

Trois minutes avant de centrage de soi à soi et après s'être regardé dans les yeux, trois minutes pour vraiment accuser réception de comment je me sens après cette pratique, est-ce qu'il y a une différence entre comment j'étais avant et comment je me sens maintenant? C'est donc 9 minutes de notre quotidien qui peuvent vraiment changer le quotidien. Et ce ne sera jamais la même chose. Il faut juste vraiment avoir cette conscience. C'est là où, pour les couples anciens, ce n'est pas forcément évident parce souvent, ils ont une forme de complicité qui est tellement forte qu'il y a justement cette complétude que l'on a de soi à soi, mais leur complétude à tous les deux se sont un peu mélangés. Du coup, pour qu'ils acceptent de revenir chacun dans leur bulle avant d'être ensemble et de former une troisième bulle ensemble, ça leur demande un peu plus de temps.

Mais en tout cas, l'idée, c'est vraiment d'être juste là et juste de regarder l'autre. Et je te vois, je te vois tel que tu es et je serai capable de te dessiner de dessiner ce regarde, c'est ça l'idée. En fait, c'est vraiment juste de contempler et c'est très rare d'être regardé, d'être contemplé comme ça.

Il y a beaucoup de pratiques tantriques qui invitent à la contemplation, juste de l'autre. Et puis ce qui est très, très important aussi dans le tantra, qui peut être un autre exercice, ça peut être vraiment, juste dire en silence quand on est en présence de quelqu'un d'autre, pour pas paraître d'étrange si on le dit à haute voix (rires), mais tout simplement de dire Namasté. Namasté, cela veut dire je salue le divin qui est en toi, je t’honore, j’honore la personne que tu es, j’honore l'être divin qui est en toi. Et donc ça, c'est vraiment une pratique que je conseille aux couples ou même dans n'importe quelle relation, parce que ça vient annuler les conflits qu’il y a, de mon point de vue, c'est ce que je constate. Ça vient vraiment tout de suite, replacer du divin dans la relation. Et quand il y a du divin dans la relation, il n'y a plus de place pour autre chose.

Ça ne veut pas dire que les personnes devront rester en relation, mais en tout cas, ça va venir mettre un baume sur la relation qu'il y a ou qu’il y a eu et donc ça vient remettre de la paix. C'est très important, surtout en ce moment, de vraiment accueillir cette paix et cet amour entre les gens. C'est une pratique toute simple. Quand on parle en silence, on le sait maintenant, nos pensées, elles sont tellement puissantes. On n'a pas besoin de les entendre pour que ça agisse sur nos vies.